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26 février 2017

1932 Larmes de Verre de Man Ray

Le surréalisme
Une photo, Une histoire

man_ray_larmes 

Photographe: Man Ray
Modèle
:
Lydie, danseuse
Date:
1932
Lieu: Paris

Man Ray aime dire que ce sont ses fantasmes qu’il photographie. En 1932, il réalise « Les Larmes ». Elle sera la photographie la plus célèbre de Man Ray. Au départ, il s'agit en fait d'une photographie destinée à la publicité du mascara "Cosmecil d'Arlette Bernard" dont le slogan d'accroche est: "Madame, pleurez au cinéma, pleurez au théâtre, riez aux larmes, sans crainte pour vos beaux yeux...". Dans la presse, la photographie publicitaire est anonyme, non signée par le photographe.
Le modèle est une danseuse de french-cancan qui s'appelle Lydie. Pour simuler les larmes, le photographe lui a posé sur le visage de petites perles faites de glycérine.

larmes-man_ray-3c 

Par la suite, Man Ray retravaille les photographies qu'il a pris de Lydie: il joue sur les cadrages pour en faire alors une oeuvre d'art. Et la photographie qui reste aujourd'hui la plus connue est celle où le cadrage se fait sur un oeil, nous laissant penser alors que la photographie s'est faite à l'origine en gros plan.

larmes-man_ray-3  larmes-man_ray-3b 
larmes-man_ray-1  larmes-man_ray-2 

Depuis sa rencontre avec son assistante et amante Lee Miller en 1929, les photographies de Man Ray se font explicitement érotiques lorsqu’elles ne sont pas pornographiques. Alors qu’à la même époque l’œuvre de Sade est redécouverte, Man Ray met en scène des femmes dans des situations parfois de soumission (attachées, torturées) et de souffrance. Au-delà de l’hommage à Sade et des références à ses propres fantasmes, le photographe traite du thème éternel de Eros (la vie) et Thanatos (la mort), quand désir et pulsion de mort ne font qu’un, relevant de la symbolique de l'union des contraires. Ici en reste un oeil impeccablement maquillé de mascara (marquant la sexualisation de la féminité) et un sourcil linéaire parfaitement épilé (mode féminine des années 1930s), dans toute sa beauté et sa splendeur, mais marqué par une souffrance de par ces larmes qui resteront énigmatiques.
Le message publicitaire qui en ressort est la tenue du maquillage (du mascara) qui ne coule pas même quand une femme pleure (emballée par les émotions que lui procurent le cinéma et le théâtre, dixit le slogan). Mais l'oeuvre qu'en fait Man Ray s'inscrit parfaitement dans le mouvement qu'il appartient, celui du surréalisme: il nous expose ici son fantasme, dénué de tout raisonnement, avec cette dichotomie entre passion et souffrance.

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