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8 mars 2020

Liz Taylor et Richard Burton: les amants terribles

Couple Mythique

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Elizabeth Taylor "Liz" et Richard Burton "Dick"

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Entre amour tumultueux et passion destructrice

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Les contraires s'attirent

Burton_Taylor-4  Quand il se rencontrent sur le tournage de la grosse production Cléôpatre fin 1961, l'américaine Elizabeth Taylor, qui est née et a passé sa petite enfance en Angleterre, est âgée de 28 ans; issue d'une famille aisée, elle est alors mariée au chanteur et acteur Eddie Fisher (qui est déjà son quatrième époux, après s'être retrouvée veuve lors de son troisième mariage avec Mike Todd; Fisher, le meilleur ami de Todd, avait quitté sa femme Debbie Reynolds pour consoler la Taylor).
Elle est aussi une immense star, ayant débuté sa carrière très jeune -elle tourne son premier film à l'âge de 10 ans et touche les foyers américains en tournant dans la première version au cinéma mettant en scène Lassie, le célèbre chien colley- et a déjà alors une trentaine de films à son compteur: dont les cultes Une Place au Soleil (1951), Géant (1956), La chatte sur un toit brûlant (1958) et Soudain l'été dernier (1959); recevant en parallèle les éloges des critiques et récompenses du métier (déjà deux Golden Globes et l'Oscar reçu en cette année 1961). Elle est aussi considérée comme une emmerdeuse et capricieuse par les studios mais très appréciée du public.

Burton_Taylor-5  Le gallois Richard Burton, lui, âgé de 35 ans, a grandi dans une famille de mineurs avec douze frères et soeurs. Il est marié depuis douze ans à l'actrice galloise Sybil Williams avec qui il a deux filles (Kate Burton, l'aînée, a trois ans et la plus jeune, Jessica Burton, vient de naître). Il n'en est pas moins coureur de jupons invétéré et très macho. Côté carrière, il a fallu du temps pour qu'il puisse accéder à une certaine notoriété auprès du grand public, enchaînant les rôles classiques shakespearien au théâtre, il a tout de même 18 films à son actif en cette année 1961 mais méprise le star-system et Hollywood. Richard est un dur à cuire qui s'est construit seul. Mais Burton accepte le rôle dans cette prestigieuse production hollywoodienne: il faut dire que c'est bien payé et il connait la valeur de l'argent. Quand il a signé le contrat, il aurait déclaré: "Si je dois affronter Miss Nichons, j'ai intérêt à garder mon armure !" car Liz Taylor traîne derrière elle une réputation de femme sulfureuse, une "mangeuse d'hommes briseuse de ménages".

Burton_Taylor-6  Ce n'est pas la première fois qu'ils se voient. Leur toute première rencontre remonte en fait quasiment dix ans auparavant, en 1952. Richard Burton et sa femme Sybil se sont envolés pour la première fois à Los Angeles. Après de nombreuses années à avoir foulé les planches sur les scènes de théâtres londoniennes, le jeune acteur gallois tourne désormais à Hollywood. Conviés à une fête donnée dans la villa luxueuse de Stewart Granger et Jean Simmons à Bel Air, Burton croise le regard furtif de la jeune Elizabeth Taylor, assise au bord de la piscine en train de feuilleter un livre. Le charmeur Burton la remarque, mais la jeune Liz, mariée déjà en seconde noces à l'acteur Michael Wilding, l'ignore totalement, ne lui jetant qu'un regard furtif en baissant rapidement ses lunettes de soleil; elle trouve que ce type qui fanfaronne est vulgaire, grossier et ennuyeux. Cette première "rencontre" qui n'est qu'occulaire, va pourtant marquer Richard Burton qui dira: "Elle était si extraordinairement belle que j'en ai presque ri fort."

Un tournage épique et passionnel

Cléôpatre: le tournage du film est titanesque. Il mobilise des milliers de figurants, des décors et costumes fastueux. Il prend du retard et coûte un pognon fou (Liz Taylor a exigé un cachet d'un million de dollars). Le tournage débute en septembre 1960 sous la houlette du réalisateur Rouben Mamoulian dans les studios de Pinewood en Angleterre, où le temps est pluvieux et humide. Les scènes en extérieures ne sont d'ailleurs pas très crédibles: de la buée sort de la bouche des acteurs dans un décor de boue et de pluie incessante, alors que l'action se déroule sous le ciel bleu illuminé d'un soleil étincelant de l'Egypte ! Stephen Boyd interprète Marc Antoine et Peter Finch joue César. En octobre, Liz Taylor fait une méningite et son rétablissement nécessite une certaine durée (d'autant plus qu'elle attrape un virus, a un abcès aux dents et souffre de la fièvre de Malte): interruption du tournage et embrouille entre les auteurs, les scénaristes et le réalisateur Mamoulian qui décide d'abandonner. Le tournage doit reprendre sous la caméra du réalisateur Joseph L Mankiewicz (que Liz connaît pour avoir tourné sous sa direction "Soudain l'été dernier"). Mais voilà qu'au moment de la reprise du tournage en mars 1961, Liz est victime d'une double pneumonie qui a failli lui coûter la vie: elle subit une trachéotomie en urgence qui lui laissera une cicatrice et reste trois jours dans le coma. Report et déplacement du tournage en septembre 1961 à Rome, dans les studios de Cinecitta. Et changement des acteurs masculins: Rex Harrison pour César et Richard Burton pour Marc Antoine, contre l'avis de Spyros Skouras, le grand patron de la Fox.

Rome, automne 1961. Reprise du tournage de Cléôpatre. Elizabeth Taylor loge dans une luxueuse villa sur la Via Appia Antica (3 000 Dollars par mois), avec court de tennis, cerclé par des hectares de pinades, et accompagnée de son mari Eddie Fisher, ses trois enfants, une armada de chiens et de chats, secrétaires, domestiques et un médecin personnel -le Dr Wanger payé 25 000 Dollars pour sept semaines. Richard Burton lui, loue aussi une villa, accompagné au départ par une jeune maîtresse (qui avait quitté la troupe de Camelot pour le suivre), puis sa femme et ses filles le rejoignent début octobre, mais aussi ses frères, soeurs, belles-soeurs, cousins, cousines et copains de beuverie.

L'amant (Burton), le mari (Fisher) et l'objet du désir (Liz)
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Un soir, Liz invite les Burton chez elle: elle est abasourdie par la descente des verres de vodka que s'enfilent Richard, ce robuste gaillard de 95 kg aux épaules larges, la peau du visage si grêlée que cela nécessitait une sacré dose de maquillage pour camoufler. Elle le voit alors comme un bon vivant, plus proche de son défunt époux Mike Todd qui pouvait faire preuve de frivolité et d'insolence et à mille lieu de son actuel mari Eddie Fisher qui ne boit que du Coca, surveille sa ligne et est toujours bien propre sur lui. D'ailleurs, même si Eddie Fischer n'est pas né de la dernière pluie en connaissant sa femme, il dépeint Burton comme un mec plutôt négligé et ne le considère ainsi nullement comme un rivale dangereux dont il faut se méfier.

Burton_Taylor-8  Elizabeth Taylor, à la santé toujours fragile, semble pourtant en forme dans sa robe jaune qui met en valeur ses épaules bronzées et ses yeux à la couleur si particulière, celle de la pierre d'améthyste, quand elle donne la réplique à Richard Burton, qui se remet mal d'une bonne cuite de la veille. Il tremble tellement qu'il manque de renverser sa tasse de café sur sa tunique. Cela n'effraie en point l'actrice, Liz Taylor est au contraire touchée par tant de vulnérabilité, elle l'aide à tenir sa tasse et elle écrit dans son journal: "Il était si tremblant et si mignon que je lui ai ouvert mon coeur. J'avais envie de le bercer !"; et tous ceux qui sont présents sur le plateau ce jour là en furent les témoins, comme le raconte le toubib de Liz, Walter Wanger dans son journal: "Vient un moment dans un film où les acteurs deviennent les personnages qu'ils jouent. C'est arrivé aujourd'hui. On pouvait sentir l'électricité qui passait entre eux." Et l'affaire sera conclue le soir même dans la loge de l'acteur. C'est donc bel et bien un coup de foudre lors de leur première réplique et après s'être tourné autour pendant des semaines, en somme, la réalité rejoint la fiction puisqu' ils interprètent la relation passionnelle entre la reine égyptienne Cléôpatre et le romain Marc Antoine, et le tout, sous le soleil de Rome, capitale du pays de l'amour romantique. Il faut dire aussi que quelques jours auparavant, on raconte que ce coquin de Richard s'était glissé, déguisé en servante voilée, sur le tournage d'une scène pour espionner Liz entièrement nue à prendre le bain de lait d'anesse de Cléôpatre puis à se faire masser. En fait, c'est en visionnant la scène des rushes qu'il aurait découvert ces images dont il en aurait eu le souffle coupé.

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C'était pourtant mal parti: traînant une réputation d'homme qui trompe sa femme (avec les actrices Claire Bloom, Jean Simmons, Lana Turner, Angie Dickinson ou encore les jeunes Susan Strasberg, Lee Remick pour ne citer qu'elles), Liz ne se voit nullement tomber sous son charme et n'être qu'un trophée de plus sur son tableau de chasse. Elle en fait un honneur et raconte à un ami qu'elle comptait "bien être la première et la seule femme, de toutes les actrices avec qui il a joué, qu'il n'aurait jamais". D'autant que Burton a toujours clamé publiquement que jamais il n'abandonnerait sa femme. De son côté aussi Burton n'est pas tendre avec la Taylor: il dit au réalisateur, avant de la rencontrer: "j'éspère qu'elle s'est rasée", ajoutant qu'il ne comprend pas "tout ce rafut autour de cette boulotte" et ne la considère d'ailleurs que comme une simple célébrité sans talent, inculte et fabriquée par le système.
Néanmoins, lors de leurs premiers échanges pendant qu'ils prennent la pose pour une séance photos publicitaires, Liz, qui décide de se tenir à distance, s'entendre dire par Burton: "Vous a-t-on déjà dit que vous êtiez une fille très jolie ?" Elle n'en croit pas ses oreilles: l'acteur est considéré comme l'intellectuel gallois, un grand tombeur et charmeur, et il lui débite cette approche mièvre et ridicule. Elle court raconter l'anecdote à sa maquilleuse en pouffant de rire et le décrit comme benêt et imbu de sa personne.

Photos publicitaires pour "Cléôpatre" par Bert Stern 
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Burton_Taylor-9a  C'est donc lors de leur première scène tournée ensemble, où Liz découvre un Richard Burton tout tremblant, confus dans ses répliques, qu'elle en est alors toute attendrie; c'est donc à ce moment précis qu'elle racontera plus tard être tombée sous son charme. C'est aussi sans compter les scènes d'amour et de baisers échangers entre Cléôpatre et Marc Antoine, l'alchimie opère. Ils ne peuvent résister l'un à l'autre. Quand le réalisateur Joseph Mankiewicz ordonne "Coupez" lors du tournage d'une scène de baiser, ils ne s'arrêtent plus de s'embrasser. La passion est là. Ils tentent de la réfréner, décidant de s'ignorer gentiment: Liz culpabilise envers son propre mari qui avait quitté sa femme pour elle, et Richard est père de deux filles en très bas âge.
Ils ne s'adressent pesque pas la parole. Mais pas pour longtemps. Ils ne peuvent lutter contre leur propre désir. Le désir passionnel et charnel est palpable sur le tournage, un machiniste ira même jusqu'à déclarer à la presse: "Il faudrait une lance d'incendie pour les séparer."

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Burton_Taylor-9b  Alors, Liz veut rester honnête: elle avoue tout à son mari Eddie Fisher (qui va la menacer en lui pointant son arme sur sa tête en déclarant: "Ne t'inquiète pas. Je ne vais pas te tuer. Tu es trop belle"); elle aura la peur de sa vie et elle demande alors à Burton d'en faire de même avec sa femme. Mais l'acteur refuse; il tient aux valeurs familiales et au schéma traditionnel; il ne veut pas divorcer. En public, il est l'homme qui résiste, mais derrière le rideau, il est subjugué, tel qu'il écrit dans ses carnets: "Liz est une actrice brillante. Elle peut être présomptueuse et volontaire. Elle peut tolérer tout ce qu'il y a chez moi d'insupportable comme mon ivrognerie." En échos, Liz réplique par "Richard est le seul homme capable au premier regard de discerner mon humeur du moment." En privé, ils jouent au scrabble en s'amusant à trouver des mots cochons, sortent dans les boîtes à la mode de Rome, piccolent et se rendent à l'aube sur la plage pour admirer le lever du soleil, arrivant ainsi pas très frais et surtout très en retard sur le plateau de tournage les lendemains. Ils ont tous les deux un fort instinct animal et ils ont trouvé en l'autre leur alter-ego.

Des rumeurs sortent des murs des studios et la presse s’empare du sujet. Pour alimenter ces rumeurs, un journal italien déclare que c’est Joseph L. Mankiewicz (le réalisateur) et la Taylor qui ont une aventure, et que Burton sert seulement de couverture. Burton réplique en lançant à Mankiewicz : « Euh… Monsieur Mankiewicz, est-ce que je dois encore coucher avec elle ce soir ? » Mais Mankiewicz qui n’était pas en reste, affirme : « La vérité, c’est que Richard Burton et moi sommes amants. Elizabeth Taylor nous sert de façade. », avant d’embrasser Burton sur la bouche. Tout le monde s'amuse de la situation. Finalement, leur liaison offre aussi une belle publicité au film considéré déjà comme étant "le plus cher de l'histoire du cinéma".

Burton_Taylor-10  Leur liaison clandestine ne restera donc pas longtemps silencieuse, et d'ailleurs eux-mêmes ne cherchent même pas à se cacher. Les paparazzis les suivent partout (nous sommes alors en Italie, le fief qui a vu naître ces nouveaux photographes chasseurs de stars): le 18 juin 1962, ils sont photographiés enlacés sur un yacht par le paparazzi Marcello Geppetti (la photo fera le tour du monde - cf photo ci-contre). 

Ils jouent avec les médias et en n'ont que faire des ragots. Et Hollywood va se passionner de l'affaire, perçue comme un "scandale" comme le décrit lui-même Burton (et... même le Vatican s'en mêle accusant cette relation de "vagabondage érotique") mais en la moralisant car tout est toujours pardonné aux frasques de la Taylor. Elle a d'ailleurs les journalistes à ragots dans sa poche (comme Hedda Hopper, une vieille amie de sa mère, qui a contribué à lancer sa carrière quand elle était enfant).
Cependant, Liz reste malheureuse: alors qu'elle a affronté son mari pour dire la vérité, Burton n'ose affronter sa propre femme Sybil. Leur passion devient vite orageuse et les disputes sont fréquentes sur le plateau: Liz éclate souvent en sanglots, fait une tentative de suicide en absorbant des pillules pour faire pression sur son amant. Richard lui, menace de quitter le tournage. Sa femme Sybil, honteuse, est rentrée à Londres et appelle à la rescousse le clan Burton. Son frère aînée Ifor se rend sur le tournage, et les deux frères finissent par en venir aux mains. Même ses potes de théâtre tentent de le résonner: "Cette femme va te dévorer, elle n'est pas de notre monde."

Une relation officieuse mais médiatisée

Burton_Taylor-11  Un mois après la fin du film qui s'est terminé l'été 1962, c'est dans un petit hôtel au bord du lac de Genève que Liz s'est installée pour attendre Richard. Elle sait qu'il ne quittera pas sa femme et elle accepte au final de tenir le rôle de la maîtresse. Peu importe ce qu'on pense d'elle. Quand il arrive, au volant d'une décapotable, elle racontera: "Il avait les yeux brillants comme des lanternes. C'est en le voyant ainsi que j'ai décidé de devenir sa maîtresse. Je savais que je m'abaissais. Jamais encore, je n'avais partagé un homme. Mais tant pis !"
Liz ne rentre pas aux Etats-Unis; elle n'assistera d'ailleurs pas à la grande première new-yorkaise de "Cléôpatre" (il n'y aura que Mankiewicz, le réalisateur, comme représentant du film); par contre, elle sera tout de même présente à la première londonienne (le 31 juillet 1963), faisant une apparition pourtant timide. Londres avait mis les petits plats dans les grands, la première ayant lieu au grand cinéma Diminion, et conviant tout le gratin avec animations en fanfares (figurants en pharaons et egyptiennes) et décorations fastueuses. Mais Liz s'y est rendue seule. 

Burton_Taylor-12  Elle a choisi la première à Londres car elle suit désormais Richard partout: ils tiennent les premiers rôles dans "Hôtel International", une production anglaise, pour être ensemble. Et Richard navigue entre l'hôtel Dorchester où loge Liz et son domicile conjugual. Il continue à boire et fait vivre un enfer à son épouse qui préfère ainsi laisser sa place. Liz a gagné Richard et s'imagine en épouse parfaite; elle déclare alors à la presse: "Le soir, devant un feu de bois, nous lirons tous les livres du monde et ce sera le paradis." Mais Richard culpabilise, d'autant que sa plus jeune fille Jessica est diagnostiquée comme ayant des troubles psychologiques et doit être hospitalisée (elle est en fait autiste). Mais il ne peut désormais pas laisser tomber Liz. Son divorce d'avec Sybil sera prononcé en décembre 1963 au motif "d'abandon et cruauté" contre Richard. Il lui laisse sa fortune. Il lui doit bien ça. Il veut repartir à zéro.

Burton_Taylor-13  Liz se donne entièrement à Burton, jouant à la femme amoureuse et soumise et pendant presque deux ans, elle met sa carrière de côté et le suit partout car ne tolèrant pas ses infidélités, elle veut être à ses côtés à chaque instant.
Addict au sexe, il aurait couché avec près de 2 500 femmes entre 1947 et 1975. Et d'autant plus qu'il tourne avec les plus belles femmes en janvier 1964 réunies au même casting: Deborah Kerr, Ava Gardner et la jeune ingénue Sue Lyon sont ses partenaires dans La Nuit de l'Iguane - cf photo ci-contre - et Liz le suit donc sur le tournage à Puerto Vallata au Mexique pour mieux le surveiller.
Richard dit que "c'est parfait, je tourne des choses intéressantes et Liz tricote en coulisses"; et Liz d'ajouter "Pourquoi faire des films ? Je suis déjà une star !" Elle se fiche de sa carrière, il n'y a que son homme qui compte. Et il enchaîne les rôles et les succès. Il profite de la célébrité.

Un mariage express: 10 ans entre opulence et déchéance

Le divorce de Liz d'avec Eddie Fisher traîne. Et neuf jours à peine après qu'il ait été prononcé au Mexique, Liz et Richard prennent la route du Canada. Mais les autorités de Toronto (le Canada anglophone) ne reconnaissent pas le divorce mexicain comme valable et refusent de les marier sur leur territoire. Un avocat appelle alors le Ritz Carlton, à Montréal (le Québec fancophone français est moins regardant) et c'est là qu'Elizabeth Taylor et Richard Burton vont célébrer leur union le 15 mars 1964, où Liz est comme à son habitude en retard (ce qui aurait fait enrager Richard: "Ce foutu boudin n'est pas encore là !"), lors d'une brève cérémonie (durée: 15 minutes) et la participation de quelques invités se réduisant à l'entourage professionnel qui les accompagnait: leur agent John Springer, leur avocat Aaron Frosch, l'habilleur de Burton Bob Wilson accompagné de son épouse Sally Wilson; une cérémonie expresse dans le salon royal de l’hôtel, où le couple s'était enregistré sous le nom des "Smith". Liz Taylor célèbre son cinquième mariage: pas question que la mariée soit en blanc. Elle choisit une robe ample au jaune acidulé d'Irène Sharaff, la costumière de Cléôpatre, qui sonne très années 1960s, une couronne de fleurs composées de jacinthes et de muguets dans les cheveux, et une broche en émeraude et diamants valant 150 000 Dollars, cadeau de Burton pendant le tournage et les boucles d'oreilles assorties qu'il vient de lui offrir.

Le mariage du couple terrible se déroule dans le hall du Ritz de Montréal
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Burton_Taylor-15  Mais dès le lendemain, retour au théâtre à Toronto où Richard joue dans Hamlet. Leur vie est une tornade. Ils tournent quatre films par an, s'associent (Burton produit ou réalise, Liz joue), en parcourant le monde tels des bohèmes... mais dans le luxe. Et les enfants suivent, avec l'armada de 400 kgs de bagages. Leur passion des débuts entrecoupée de disputes et de retrouvailles continue à être orageuse. Burton racontera que "Ce qui était le plus pesant pour moi, ce n'était pas son côté 'princesse', car je gagnais beaucoup d'argent; mais c'est le souvenir de son troisième mari Mike Todd mort dans un accident d'avion, qui planait constamment sur nos têtes. Et je me battais comme un forcené pour effacer, sans succès, son souvenir." Il y a notamment cette fois où Richard va vendre un bijou de Liz, une émeraude que lui avait offert Mike Todd. Liz cherchera le bijou partout (ils étaient en Suisse à cette époque) et elle fera même intervenir la police pour fouiller la maison. Au final: des jouxtes verbales qui s'enchaînent sur des empoignades et des gifles. Richard expliquera qu'il "disait à Liz que ce culte du souvenir était malsain. Mais rien n'y faisait, alors je piquais des colères noires et elle aussi. Je prenais donc une bouteille de whisky et m'enfermais dans une chambre."

Burton_Taylor-16  Alcool, fêtes, disputes sont leur lot du quotidien... ils se déchirent pour mieux se réconcilier: "Une émeraude pour une insulte, un diamant pour une gifle" est leur crédo. Liz entre dans la légende: elle est considérée comme la star aux bijoux, élégante en public mais au langage de charretier en privé, et bien que Burton l'affuble de doux surnoms [comme "ma grosse, "ma petite poule juive" ou encore "petit singe" en référence à la pilosité de l'actrice], il la gâte des plus beaux bijoux, des perles (le "Peregrina") et des diamants (le "Krupp", et le fameux Cartier désormais nommé le "Taylor-Burton" qu'il achète sous le nez et la barbe d'Onassis qui le voulait pour l'offrir à Jackie) et le tout pour des millions de Dollars. Il lui offre l'un des manteaux de fourrure les plus rares et chers au monde: fait en 42 peaux de Kojahs, visons dont il n'existe qu'un seul élevage (ils posent ensemble en 1970 pour une séance photo publiée dans le magazine Look). Ils possèdent chacun leur Rolls-Royce (lui couleur argent, elle couleur verte). Et Richard de déclarer: "Liz a fait de moi un homme comme il faut, sans pour autant devenir bégeule, elle est une maîtresse terriblement excitante, elle est timide et spirituelle, pleine d'esprit, elle n'est pas née de la dernière pluie." Ensemble, ils adoptent en cette année 1964 une fille, Maria, née en 1961 en Allemagne. Une petite orpheline que leur a trouvé l'actrice Maria Schell en Allemagne.

Burton_Taylor-17  Ils tournent en tout et pour tout 12 films ensemble (Cléôpatre, Hôtel International, Le Chevalier des sables, Docteur Faustus, Les Comédiens, La Mégère Apprivoisée, Boom, Anne des mille jours, Under Milk Wood, Hammersmith is Out, Divorce) et les producteurs se servent de leur histoire: ils interprètent en 1967 un couple qui se déchire (où la vie de couple est une guerre permanente, entre l'impossibilité d'aimer et de se haïr sans pouvoir vivre l'un sans l'autre) dans l'adaptation au cinéma de Qui a peur de Virginia Woolf ? qui vaut l'Oscar de la meilleure actrice à Liz Taylor qui s'est enlaidie pour le rôle (elle s'est engraissée de 15 kgs et porte une perruque grise et un maquillage pour la vieillir), mais Richard repart bredouille (nommé, il ne remporte pas la statuette); il en dit: "Jamais je n'aurais dû accepter ce rôle. Il me donne une mauvaise image de type qui rampe devant sa bonne femme."

Burton_Taylor-18  Les films qu'ils ont tournés ensemble vont leur rapporter près de 200 millions de Dollars. Ils ne sont pas seulement le couple d'Hollywood qui aime se déchirer entre de folles passions, mais aussi une véritable petite industrie à eux deux: ils investissent 50 000 Dollars dans la boutique de Vicky Tiel à Paris (une costumière de studios qui a lancé son parfum), achètent un jet privé pouvant transporter dix passagers pour 1 million de Dollar (qu'ils baptisent "Elizabeth"), un hélicoptère Alouette, et acquièrent des oeuvres d'art de Utrillo, Monet, Picasso, Van Gogh, Renoir, Rouault, Pissarro, Degas, Rembandt. Et ils achètent aussi des terres: près de 20 hectares à Ténérife dans les îles Canaries où ils possèdent des bananiers, et 4 hectares en Irelande où ils ont un élevage de chevaux, en plus de leur maison Kimberley au Mexique qui leur a été offerte par le gouvernement mexicain, ainsi que leur trois autres maisons (à Céligny en Suisse, à Hampstead en Angleterre et un chalet à Gstaad). Malgré tous ces biens, ils vivent la plupart du temps soit sur leur yacht (le "Kalisma") ou dans des hôtels de luxe en Europe, louant souvent l'étage entier pour eux, leurs enfants et leurs proches, faisant appel au room service pour leur faire parvenir des produits de l'étranger (à Rome, ils font venir du Chili d'un restaurant de Beverly Hills; à Paris, des saucisses de porc de Londres). Et ils subviennent aussi aux besoins de leur entourage: à une période, Richard Burton va jusqu'à prendre en charge financièrement près de 42 personnes (parmi elles, ses frères et soeurs), payant logement, voitures et versant une pension. Ils emploient aussi un garde du corps pour chacun de leurs enfants: Michael, Christopher, Liza, Maria, Kate, en plus de payer l'institut de la plus jeune fille de Burton, Jessica, ce qui le tourmente au plus au point.

Burton_Taylor-19  Cependant, les films qui suivront dans leur carrière ne vont plus rencontrer la ferveur des débuts; pour Liz, elle n'obtient plus le succès d'antan et minée par le fait qu'elle n'obtient aucun rôle intéressant, elle devient boulimique, prend du poids et multiplie les séjours en clinique. Quand à Richard, en plus de la boisson (il boit le Jack Daniel's comme du petit lait, en étant ivre au quotidien, il faut même le porter jusqu'au plateau), il s'essaie à la drogue, poursuivant son pouvoir de séduction insatiable de toutes les femmes qui croisent son chemin (aucune de ses partenaires à l'écran ne lui résistent: Geneviève Bujold, Natalie Delon, Raquel Welch; quand ce ne sont pas des serveuses ou de jeunes filles vierges qu'il déflore et paie l'avortement si elles tombent enceinte); il ne tourne que de mauvais rôles dans des films médiocres. Il déprime et se considère comme un raté, il écrit à Liz: "Les français ont un mot pour décrire ce que je suis: "raté", désignant l'échec du désir... Je suis tout du "raté": un acteur raté, un philosophe raté, un écrivain raté, et par conséquent, d'un ennui intolérable."
En 1970, il part seul au Mexique pour tourner le film de guerre Le Cinquième Commando. Un tournage de 23 jours. Ils n'ont jamais été séparés aussi longtemps depuis leur mariage. Richard écrit à Liz: "Je t'aime et tu me manques plus que tu ne peux le penser (...) ça ne me dérangerait pas de construire une maison et d'y vivre; un climat comme à Palm Spring mais avec la mer à nos pieds... Alors pourquoi ne viendrais-tu pas venir me rendre visite ? Je te ferai passer de bons moments... Je t'aime. C'est vraiment très très très curieux, étrange, bizzare, et sans attrait sans toi. Des millions de baisers et de câlins. Le lit est immense !" Ce qu'il omet de lui dire, c'est que dans ce bled de San Felipe, il n'y a rien: deux pauvres petits restaurants, il fait 50 degrés à l'ombre pendant l'été, et l'eau serait infecté de requins. Mais Liz, aussi en manque de Richard, débarque le 8 juillet, et Richard est ravi.

Burton_Taylor-20  En avril 1970, le couple se rend à Los Angeles, logeant au Beverly Hills Hotel. Cela fait des années qu'ils n'avaient pas remis un pied à Hollywood. Richard est nommé (pour la sixième fois) dans la catégorie de l'Oscar du meilleur acteur (pour son rôle dans Anne des mille jours). Il repartira encore bredouille, faisant de lui l'acteur "le plus nominé dans un premier rôle dans l'histoire des Oscars mais n'ayant jamais rien obtenu" comme il l'écrit dans son journal intime. Le couple découvre qu'Hollywood a changé et lors des soirées ou galas auxquels ils participent, ils ne connaissent plus grand monde. Ils sont restés trop longtemps en Europe. Les nouvelles stars s'appellent désormais Al Pacino, Dustin Hoffman, Robert De Niro. Le nouveau boss de la MGM va même déclarer qu'il ne veut plus des Burt Lancaster ou Deborah Kerr, des acteurs faisant partis de leur génération; mais Liz dira "grâce à Dieu, il ne nous a pas mentionné !" et Richard souligne dans son journal: "Le monde a changé. Enfin, notre monde. Plus personne ne paiera désormais un million de Dollar pour faire un film. Nous connaissons avec nos derniers films des échecs. Je crains que nous sommes désormais des stars oubliées. Mais ce qui est incroyable, c'est que nous sommes restés au top un bon moment".

Entre séparations et retrouvailles... jusqu'à ce que la mort les sépare

Burton_Taylor-21  Ils continuent à faire des films, mais ne se donnent plus la réplique, s'arrangeant tout de même d'être présent sur le tournage de l'un et de l'autre, se montrant toujours autant jaloux de leurs partenaires, comme l'atteste cet extrait de lettre de Richard à Liz: "Je t'aime et tu me manques et je pense que tu es la femme la plus désirable au monde et souviens-toi, PAS DE BAISERS LA BOUCHE OUVERTE ou de souffles d'excitation ou de choses dans ce genre." Et il continue toujours de boire plus que de raison. Ils tournent encore une fois ensemble, pour la télévision, un drame en deux parties intitulé Divorce en 1973 au titre prémonitoire.
Printemps 1973, ils sont en Italie, où ils y tournent chacun un film; ils passent un séjour magique, comme pour un dernier adieu, car la séparation est inévitable. Liz retourne à New York et Richard au Beverly Hills Hotel où le 25 juin 1973, saoûl, il lui écrit une lettre: "Je ne peux à peine croire tellement je suis peu habitué que quiconque puisse me quitter. En y réfléchissant, je me demande pourquoi personne ne l'a fait avant. Tout ce qui m'importe, je prend Dieu comme témoin, est que tu sois heureuse et je me fiche de savoir avec qui tu trouveras ton bonheur. Je veux dire, tant que c'est un mec sympa qui te traites gentiment et bien. N'oublie jamais tes vertus étranges. N'oublie jamais que sous cette façade d'un langage rauque se trouve une DAME remarquable et puritaine (...) Tu vas me manquer passionnément et d'un regret fou. Tu peux être assuré que je n'aurais pas d'histoires avec aucune autre femme... Je resterai obscur et morose regardant à une distance inimaginable et agirai peu - probablement que sur scène - pour rester dans l'ivresse et par dessus tout, j'écrirai. Pas sur toi. Pas en me Millerisquiresant, avec un double M (Arthur Miller et Marilyn Monroe). Il existe de nombreuses autres comédies ridicules et humaines pour consituer mon linceul (...). Essaie de prendre soin de toi. Avec tout mon amour. N'oublie pas que tu es sans doute la plus grande actrice au monde. J'aimerais pouvoir emprunter une infime partie de ta passion et de ton engagement, mais on en est là - le froid est le froid comme la glace est la glace."

Burton_Taylor-22  Richard part se réfugier à Long Island, chez son avocat Aaron Frosch et il supplie Liz de revenir en lui écrivant: "Je t'aime. Si qui que ce soit te fait du mal, envoie-moi juste un mot comme "Besoin", ou "Nécessaire" ou simplement le mot magique "Elizabeth" et je serais là, allant aussi vite que le son. Tu dois savoir, bien sûr, à quel point je t'aime. Tu dois savoir, bien sûr, à quel point je t'ai mal traitée. Mais la chose fondamentale et la plus vicieuse, dégeulasse, meurtrière et immuable est que nous sommes dans l'incompréhension la plus totale l'un envers l'autre (...) Je t'aime et je t'aimerai toujours... Reviens dès que tu le peux." Il prend le téléphone et l'appelle. Elle finit par céder. Quand elle arrive, il l'acceuille à l'aéroport, mais dans la voiture, elle découvre qu'il est complètement ivre et il lui lance: "Pourquoi déjà as-tu pris la peine de revenir ?!" C'est la remarque de trop qui fait éclater une violente dispute. Elle demande au chauffeur de l'emmener à New York, où elle descend à l'hôtel Regency. Elle demande à Richard qu'ils écrivent ensemble un communiqué de presse. Après tout, leur histoire appartient aussi au public et elle pense qu'elle leur doit une explication et c'est ainsi que le 4 juillet 1973, Liz déclare qu'elle et Richard "se séparent quelques temps. Peut être on s'aime beaucoup trop".
Une séparation qui ne va durer que deux semaines: le 20 juillet 1973, ils se retrouvent à Rome, devant les flashes des photographes où Richard est venu attendre l'arrivée de Liz à l'aéroport. Ils passent ensemble un séjour d'une semaine en tant qu'invités dans la villa de Carlo Ponti et de Sophia Loren. Pour mieux se reséparer de nouveau; à la fin du mois, ils appelent chacun leur avocat.

Burton_Taylor-23  Après la séparation, Burton se détruit à petit feu: il peut boire jusqu'à trois litres de vodka par jour et vingt tequilas d'affilée, tout en fumant entre 60 et 100 cigarettes par jour. Il ne se remet pas de la séparation et écrit déséspérément encore et encore à Liz. Mais de son côté, Liz s'installe à Los Angeles et compte reprendre sa vie en main, commencant à fréquenter un ancien vendeur de voitures (Henry Wynberg). Quand elle se fait opérer en novembre 1973 (l'ablation d'un kyste aux ovaires), Richard accoure et débarque à l'hôpital, réclamant un lit car "il est le mari". Alors ils se retrouvent et passent Noël ensemble dans leur maison mexicaine Kimberley. Il arrête de boire pour elle mais ne reste pas sobre longtemps: quand il ne boit pas, il s'ennuie. Alors il se remet à la bouteille. Il est tellement ivre et incapable de tourner qu'il est hospitalisé d'office pendant six semaines en plein tournage de L'Homme du clan. Il est capital pour sa santé qu'il arrête la boisson. Richard en bave et Liz sature. Alors le 25 avril 1974, l'annonce du divorce est officielle et Richard fait savoir qu'il laisse tous les biens (bijoux, oeuvres d'art, maisons et yacht) à Liz et qu'elle puisse conserver la garde de leur fille adoptive Maria. Tout ce qu'il souhaite c'est d'assurer la sécurité de Liz et des enfants.

Burton_Taylor-24  Le 26 juin 1974, en Suisse, le divorce est prononcé au bénéfice de Liz. Au tribunal de Saarinen, elle dit que la vie avec son époux était devenue "intolérable". Richard, trop malade, certificat médical à l'appui, est absent. Liz ajoute que ce n'est pas la fin de leur amour, mais la fin de leur vie commune. Le mariage aura tout de même tenu dix ans -l'union la plus longue de la Taylor !
Liz retourne à Los Angeles dans les bras de Henry Wynberg avec qui elle s'affiche tel un trophée: son nouveau compagnon toutou la suit partout. Et Richard, qui a recouvré la santé, se remet à travailler. Il se fiance aussi à une Princesse de Yougoslavie (Elizabeth de son prénom !). Mais il ne peut échapper à son désir d'infidélité et il est aussitôt vu en public avec une actrice afro-américaine, Jeanne Bell. Fiançailles rompues. Liz aussi se sépare de son jouet en août 1975.
Puis Richard, Liz l'a toujours eu dans la peau. En privé, elle lui téléphone tous les jours et lui écrit des mots d'amour: "Bientôt, je t'emporterai dans un coursier blanc... Mais je préfèrerais que ce soit le contraire. Un jour, quelque chose te fera comprendre que tu ne peux pas vivre sans moi et tu m'épouseras !"

Burton_Taylor-25  Un rendez-vous pour discuter de leurs affaires à Genève avec leurs avocats respectifs et c'est reparti pour un tour: le 21 août 1975, ils annoncent un remariage qui se tiendra le 10 octobre 1975 en Afrique du Sud, à Kasane, dans la savane du Botswana. Liz exulte mais Richard émerge d'une cuite et écrit: "Je me demandais ce que je foutais là !"
Ce n'est qu'une illusion, et ce deuxième mariage ne dure qu'à peine six mois. Le divorce est prononcé le 29 juillet 1976 à Haïti. Ils règlent leur compte en public, comme à leur habitude, et Burton déclare alors que Liz a certes "des yeux magnifiques" mais que "[l'appellation] de plus belle femme au monde est un non-sens. Elle a un double menton, des gros nichons, elle est plutôt courte sur pattes et a du ventre. Heureusement, elle a un cul d'enfer !" tout en reconnaissant que lors de leur première rencontre, "elle était incontestablement splendide. Je n'ai pas d'autre mot pour décrire cette combinaison de plénitude, de frugalité, d'abondance, de minceur. Elle était somptueuse. Elle était d'une grande générosité. En bref, elle était super". Un "je t'aime et je te hais à la fois" en guise de ritournelle.

Le second mariage en pleine brousse africaine
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Burton_Taylor-27  Liz tombe dans la boulimie, grossit, pesant plus de 80 kg, et sombre à son tour dans l'alcool et les drogues. Considérée comme une légende d'Hollywood, elle tourne peu et se lance en politique. Le 4 décembre 1976, elle se remarrie déjà, à un sénateur (John Warner), qui se soldera par un divorce six ans plus tard.
Richard en fait de même, puisqu'il se remarrie aussi en 1976, à une mannequin de 27 ans, Susan Miller Hunt, qui se terminera aussi par un divorce six ans plus tard. Durant ces années, ils resteront toujours en contact: si les lettres s'etompent, les coups de fil sont quotidiens. Et Richard parvient à refaire surface au théâtre et au cinéma, recevant de bons échos dans la presse. L'égo de la grande star Liz en est bousculée: après son divorce, des dépressions, deux cures de désintoxication, elle maigrit et fait une proposition professionnelle à Richard en espérant peut être plus car après tout, ils sont à nouveau des coeurs à prendre. Ils jouent ensemble au théâtre sous les pseudos de Dick et Liz la pièce Vie Privée, en 1983, qui s'inspire de leur vie et qui rencontre un vif succès auprès du public en tournée, bien que l'ensemble des critiques soient plutôt mauvaises. Le New York Times avait titré en Une "Together Again !" (A nouveau ensemble !) et bien que Liz s'est retrouvée un compagnon (un avocat mexicain Victor Gonzales Luna) et que Richard s'est remarié (à une jeune femme de 23 ans sa cadette, Sally Hay), on parle d'un éventuel remariage entre les ex-amants terribles. Le remariage de Richard affecte Liz, elle aurait tout fait pour l'en dissuader, rêvant secrètement de l'épouser une troisième fois. Ses vieux démons ressortent et elle avale pillules et verres de Jack Daniel's en s'empiffrant de nourriture. Quand à Richard Burton, il continue encore et toujours à abuser de l'alcool et de la drogue et en est physiquement diminué. En 1982, il est opéré de son dos qui le faisait souffrir depuis de nombreuses années, et dans une interview au National Enquirer, il déclare : « Je suis fatigué, je souffre souvent. Je peux difficilement soulever un verre. Je dois le tenir à deux mains, et mes mains tremblent. Je peux enlever seul mon manteau mais non le remettre. Je suis partiellement aveugle de l'œil droit. Mes bras et mes jambes sont considérablement amaigris. En fait, j'ai perdu du poids partout et, parfois je me dis que je pourrais mourir demain. J'ai 56 ans et je n'ai pas peur de la mort. Elle serait même plutôt bienvenue. Je me donne tout au plus cinq ans à vivre si j'ai beaucoup de chance. »

Burton_Taylor-28  En 1984, il termine à peine le tournage du film d'anticipation 1984, qu'il doit s'envoler pour Berlin pour entamer un autre tournage. Il se repose juste quelques jours dans sa maison à Genève auprès de sa dernière jeune épouse Sally mais le 5 août 1984, il fait une hémorragie cérébrale dans son lit et décède à l'hôpital. Il a 58 ans. Liz est à Bel Air. Face à la terrible annonce, elle s'évanouit et met plus d'une heure à reprendre ses esprits. La famille proche de Burton demande à Liz de ne pas assister aux funérailles en Suisse, de peur du flot médiatique dit-on; en fait c'est surtout la jeune épouse veuve de Burton qui refuse la présence du grand amour de son défunt mari. Liz respecte les volontés, mais sera présente à la cérémonie hommage à Londres (cf photo ci-contre) et se rendra plusieurs jours après sur la tombe de son amour perdu à Céligny, Genève (Suisse), assaillie par la presse. Richard et Liz continuaient à s'écrire des lettres enflammées et Liz ne recevra la dernière lettre de son amant -écrite et postée le 3 août- qu'après sa mort, précieux et ultime sésame qu'elle conservera toujours auprès d'elle, refusant de la lire en public car son contenu est "trop personnel". Clap de fin, il n'y aura plus de retrouvailles exceptées dans un autre monde: Liz rejoint Richard au ciel le 23 mars 2011. Une insuffissance cardiaque l'emporte à l'âge de 79 ans. D'après la légende, on raconte que selon ses volontés, elle est inhumée avec la dernière lettre de Burton, dans un cimetière de Los Angeles, pourtant loin de son amour.


L'un des couples les plus médiatisés au monde
Petit florilège de couvertures de magazines
du monde entier, par ordre chronologique

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Leur histoire mouvementée est portée à l'écran dans deux biopics télévisés

"Liz & Dick" en 2012 

biopic-liz_and_dick-1 
avec Lindsay Lohan dans le rôle d'Elizabeth Taylor
et Grant Bowler joue Richard Burton 

biopic-liz_and_dick-2 

"Burton & Taylor" en 2013
biopic-burton_and_taylor-1 
avec Helena Bonham Carter en Elizabeth Taylor
et Dominic West dans celui de Richard Burton 

biopic-burton_and_taylor-2 


sources: collection personnelle

Livre "Les Amours du Siècle" de Roger Thérond
- collection Les Trésors des archives Paris Match -
Edition Filipacchi, publié en 2001
reproduction texte de Jean Durieux, 10 août 1985

livre-les_amours_du_siecle-1 
livre-les_amours_du_siecle-2 

 - Scans articles de presse personnels -

- article de Télé Star, vers 1983 -
presse-1983-ts-1  presse-1983-ts-2 

- article, 1984 -
presse-1984-article-1  presse-1984-article-2  presse-1984-article-3   

- article, 1991
presse-1991-article-1  presse-1991-article-2  presse-1991-article-3  
presse-1991-article-4  presse-1991-article-5  presse-1991-article-6  presse-1991-article-7  

- article de Paris Match, saga "Passion de notre temps" -
article-pm-saga-1 article-pm-saga-2  article-pm-saga-3 article-pm-saga-4 
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article-pm-saga-11 article-pm-saga-12  article-pm-saga-13  

- article de Ici Paris HS Couples Mythiques, 2015 -
article-2015-ici_paris-1  article-2015-ici_paris-2 
article-2015-ici_paris-3  article-2015-ici_paris-4  

- article de Couples Mythiques, HS, 2016 - 
article-2016-couples-1  article-2016-couples-2 
article-2016-couples-3  article-2016-couples-4  

- article de France Dimanche HS Passions d'Amour, 2017 - 
article-2017-FD-1  article-2017-FD-2  article-2017-FD-3  
article-2017-FD-4  article-2017-FD-5  article-2017-FD-6  


 sources: Sur le Web:

 Biographie d'Elizabeth Taylor sur Wikipedia français

 Biographie de Richard Burton sur Wikipedia English

 Le couple: article BBC "Elizabeth Taylor: last act in Richard Burton Love Story"

 Les lettres de Burton: article Paris Match "Richard Burton et Liz Taylor: les mots de l'amour"

 Les conquêtes de Burton: article Daily Mail "Richard Burton slept with 3 women a week"

 Blog hommage dédié au couple: photos sur Mr & Mrs Jenkins

- article Vanity Fair, juillet 2010 - 
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- article, 2012 - 
presse-2012-fr 


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