Décès de Mikey Welsh, bassiste de Weezer

Artisan de certains des hits de référence du groupe californien Weezer, tels que Hash Pipe ou Island in the Sun, Mikey Welsh, l'ex-bassiste du groupe, âgé de 40 ans, a été retrouvé mort samedi 8 octobre 2011 dans une chambre de l'hôtel Raffaello de Chicago. Son corps a été découvert après expiration de l'heure limite de son check out (13 heures). Les circonstances de sa mort attendent les conclusions du rapport d'autopsie pour être éclaircies, les policiers n'ayant relevé aucun élément suspect sur les lieux.

 

Mikey Welsh, qui avait quitté Weezer en 2001 dans des circonstances longtemps demeurées mystérieuses puis élucidées par la suite - dépression nerveuse due à une addiction à la drogue, à des troubles mentaux et à la fatigue des tournées -, devait d'ailleurs retrouver dans la soirée, au RioFest, le groupe avec lequel il avait connu le succès et avec qui il continuait d'entretenir des liens particuliers. Rivers Cuomo, Patrick Wilson, Brian Bell et l'actuel bassiste Scott Shriner ont, après la nouvelle de la mort de Welsh, fait paraître un message sur le site officiel du groupe pour annoncer le maintien de leur concert : "Quelle que soit notre tristesse, nous savons que Mikey aurait refusé que le rock s'arrête par sa faute - en fait, c'était plutôt le contraire." Weezer salue "un talent unique, un ami et un père [de deux enfants, NDLR] très affectueux, et un grand artiste", dont la contribution à Weezer fut "vitale, essentielle, sauvage et incroyable".

Il y a dix ans, tentative de suicide et renaissance

Mikey Welsh, qui avait rencontré Rivers Cuomo alors que celui-ci avait mis Weezer en pause pour se consacrer à son side-project Homie avec notamment Matt Sharp (bassiste initial de Weezer), avait rejoint Weezer en 1998, lorsque Matt Sharp avait quitté le groupe pour former The Rentals. Il participa donc à l'une des apogées du groupe, dont le deuxième album éponyme, dit "l'album vert", fut une pièce maîtresse (Island in the Sun, Hash Pipe, Photograph, Simple Pages, O Girlfriend...). Un disque dont le succès colossal ramena sous les projecteurs, après sa mise en sommeil en fin de décennie, le groupe formé au début des années 1990. Une surexposition apparemment dure à assumer pour Mikey Walsh, qui partit en pleine effervescence et tenta de se suicider par overdose, ce qui lui valut un séjour en hôpital psychiatrique en août 2001, avant de trouver un second souffle vital grâce à la peinture, installé dans le Vermont avec sa femme et leurs deux enfants. "Je laisse la musique de côté pour l'instant, déclarait-il en 2002 après quelques piges musicales. Je ressens vraiment le besoin de me réinventer et d'avancer, et je ne pouvais pas être plus heureux qu'en faisant de la peinture. La musique occupe toujours une place importante dans ma vie, mais je n'ai vraiment pas envie de jouer en ce moment."

A fond dans l'Art Brut

Le 2 septembre 2010, il était remonté sur scène avec ses anciens acolytes le temps de jouer de la basse sur Hash Pipe, lors d'un concert de Weezer dans le Vermont. Le 29 juin 2011, rebelote : à New York, il se joignait à Weezer et Flaming Lips sur le morceau Undone.

Sa seconde carrière, son art, décrit comme "masculin et obsessionnel", avait connu la reconnaissance et de nombreuses expositions, rattaché au mouvement de l'Art Brut (Outsider Art) tel que théorisé par Dubuffet - un art en dehors des frontières de la culture, des productions de fous en asile à celles d'enfants, de taulards ou d'hommes primitifs. Sur son site officiel, aujourd'hui en berne, il est décrit en ces termes : "Welsh attaque ses toiles dans une spontanéité et une agression pures, n'utilisant quasiment jamais de pinceau, préférant travailler avec ses mains et ses doigts. C'est la technique lui permettant de se rapprocher et de pénétrer ses tableaux comme il en a besoin. Pour lui, c'est une nécessité. Welsh oeuvre aussi dans la sculpture, à partir d'objets trouvés. Construire des créatures à partir de fauteuils et de meubles cassés ou démembrés, débarrasser les tuyaux, les tupperware, les câbles, les cordes. Le tout peint avec son explosion de couleurs coutumière."

Radical dans son art, et jusqu'à sa mort...

> source: article sur purepeople 
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